Sœurs de
Saint François d'Assise

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Centenaire de Sœur Thérèse à Rodez

Une vocation

Nous sommes le15 mai 2023 dans la fraternité de Rodez en compagnie de sœur Thérèse Guizard. Elle
nous livre un petit aperçu de ses 100 années d’existence qu’elle fêtera le 21 mai. 100 ans d’une vie
consacrée et missionnaire.

Lors de notre entretien, sœur Thérèse étonne de par sa simplicité, son sens pratique. C’est une
petite dame alerte, n’utilisant pas de canne pour se déplacer. On comprend que sœur Thérèse a pris
cette vie à bras le corps et continue de le faire.
Son histoire commence par un appel à suivre le Christ. Cette vocation fait son petit bonhomme de
chemin sur les bancs de l’école : « en classe, certaines voulaient être couturières. Moi je souhaitais
partir en mission. »
Alors âgée d’une quinzaine d’années, sœur Thérèse prononce ses vœux en 1938. Elle entame alors une
formation d’infirmière et sage-femme. Dans les années 1950-60, travaillant d’abord en clinique,
elle est envoyée à Marseille en milieu ouvrier pour assister les mamans en détresse.
Mais sœur Thérèse ressent un appel à servir de manière plus ouverte : « le secteur ouvrier me
semblait trop restreint, tout le monde a aussi ses misères, quelle que soit sa condition »
En 1969, son appel se concrétise : elle s’envolera pour le Togo pour y fonder un dispensaire à
Anyronkopé.

La mission


« Au départ nous n’étions que trois sœurs de St François – la maison devant nous accueillir n’était
pas encore finie de construire – pas d’eau potable (le puits le plus proche étant à 3 km) – pas de
téléphone non plus ». Le premier mois est consacré à la formation sur la gestion du dispensaire. Pour
ce faire, les trois sœurs commencent par se rendre auprès des communautés religieuses aux
alentours afin d’y glaner des conseils en organisation.

Petit à petit, les patients commencent à affluer, du village, et parfois de beaucoup plus loin. Au dispensaire, on soigne les blessures ne nécessitant pas d’hospitalisation. « Un jour, c’est un homme qui se présente avec sa main brûlée, un autre jour ce sont des petits bobos, ou encore des aides à l’accouchement ». « De notre temps, le docteur ne passait qu’une fois par mois » – cependant la petite communauté pouvait compter sur la présence et l’aide de bien des personnes dévouées, localement.
Sœur Thérèse ajoute : « j’ai été particulièrement marquée par le courage des femmes venant
accoucher chez nous – certaines faisaient jusqu’à 30 km, accouchaient et repartaient le lendemain :
quelle force de la vie ! »

Chaque journée au dispensaire s’ouvre par une prière d’abandon à Dieu car sœur Thérèse en est
convaincue : «  ce n’est pas nous qui guérissons mais le Bon Dieu »
En 1995, après plus de 24 ans en Afrique, sœur Thérèse revient définitivement en France. Mais sa vie
missionnaire n’est pas terminée pour autant : elle fera le choix de vivre en EHPAD pendant plusieurs
années, à Fontenay-sous-Bois, simple présence fraternelle parmi les résidents. Elle rejoindra par la
suite la fraternité de Rodez.

La force de la prière

À la fin de notre entretien, elle évoque sans détour sa relation à Dieu, essence même de son
engagement, de sa mission. Elle est un témoin vivant de la force la prière. Sœur Thérèse continue de
se lever à 6h chaque matin, elle participe aux offices avec les autres sœurs.
« J’ai aujourd’hui du mal à tenir mon chapelet tout le temps mais j’essaie de dire le rosaire tous les
jours » « Le matin : je prie pour tout ce qui va de travers dans le monde, les malades – les victimes
des guerres, les gens et les familles qui se disputent, se séparent, se brisent. Le soir, c’est pour toutes
les personnes faisant du bien dans le monde. »

Ma vie a été bien remplie. Désormais, je porte les autres dans la prière ! Il y a des fois où c’est moins
facile mais une dizaine de chapelet ce n’est pas beaucoup face à la misère du monde »


Propos recueillis et mis en forme par Quentin Ruaud

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