Nous sommes envoyées

Les fondements de notre mission

« Le Seigneur me montra que je devais vivre selon le saint Évangile. »

Testament de François d’Assise, 14

La mission à la croisée des chemins et des cultures

« La vue des lépreux m’était insupportable, mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux, et je les soignais de tout cœur. »

Testament de François d’Assise, 1

« J'ai la chance de travailler à la Maison Saint Paul - Foyer occupationnel qui a pour vocation l'accueil des personnes adultes handicapées mentaux et moteurs. Cet établissement perpétue un esprit d'humanité : un héritage légué par les sœurs qui ont oeuvré en cette maison.»

Mon premier contact avec les personnes handicapées intervient en 2009, lors d’un stage de formation à la Maison Saint Paul où je travaille actuellement.

Au début de mon expérience, les troubles physiques ou comportementaux parfois prononcés de certaines personnes  ont pu me rebuter.

Mais au fil du temps et à la lumière de l’Évangile,  s’est opérée en moi une véritable conversion du regard, afin de dépasser tout ce qu’elles me renvoyaient d’insupportable, et en percevoir toute leur beauté. Ces personnes ont l’intelligence du cœur. Elles sont capables de lire sur notre visage tout changement et de s’en inquiéter ou de s’en réjouir. Elles ont une mémoire affective qui les aide à se souvenir de ceux qui les ont marqués dans leur existence.

 Je m’émerveille de leur capacité à être attentives, solidaires des autres résidents et des éducateurs. Elles se montrent telles qu’elles sont. Là est leur vraie beauté.

Dans l’accompagnement, elles me révèlent un chemin évangélique à parcourir comme François d’Assise avec le lépreux pour que tout homme se sente aimé de Dieu. Il faut les accompagner avec la singularité de chacun.

Je rends grâce au Seigneur qui me permet de faire cette belle expérience d’accompagnement des personnes atteintes du handicap mental. En tant que sœur de Saint François d’Assise, elles m’apportent beaucoup et me permet de donner un sens à ma consacrée pour la mission de l’Eglise universelle et être solidaire de mes frères en humanité.

 De cette expérience, aujourd’hui, je peux affirmer que la personne handicapée a droit au respect, à la considération comme tout être humain et ce, malgré les hasards de la vie, les hasards de l’existence.

 Sr Colette DAGO de la fraternité de Tournon-d’Agenais

À la suite de François qui s’est laissé toucher et transformer dans la rencontre du lépreux, nous sommes appelées à reconnaître, à honorer, à respecter la dignité de tout homme, surtout lorsqu’il n’a plus figure humaine, qu’il soit opprimé ou oppresseur.

Nous sommes invitées à la conversion du regard qui découvre un frère dans le visage défiguré, qui fait peur.

La place faite au plus petit, au plus fragile est pour nous un critère de discernement évangélique.

« La fragilité des tout petits nous renvoie quelques fois à notre propre fragilité. Personnellement, j’ai compris que toutes les occasions de fragilités sont une opportunité de croissance à la fois humaine et spirituelle si l’on consent à faire une relecture sincère à la lumière de l’Évangile. »

Ma petite expérience vécue dans cette mission auprès des enfants de la Pouponnière confirme effectivement que : « La place faite au plus petit, au plus fragile est pour nous un critère de discernement évangélique.». C’est ce que nous rappelle le Christ lui-même en disant que : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Mt 25,40)

En effet, les caractéristiques des enfants admis à la Pouponnière illustrent bien l’identité du Christ à travers chaque situation justifiant leur état de vulnérabilité. Sur le visage de ces enfants innocents, s’exprime la gratuité du don sinon le sens profond de l’abandon dans la confiance. Le Christ s’est abandonné en prenant chair dans le sein de la Vierge Marie mais aussi en livrant sa vie sur la croix. Il a renoncé à son privilège divin pour partager notre humanité. De même, ces enfants, privés de protection parentale se voient livrés dans cette même attitude d’abandon confiant à toute personne de bonne volonté sensible à leur cause. Tout comme l’enfant qui sait s’abandonner, laissons nous aussi guider par l’Esprit Saint dans l’abandon confiant de notre être à la volonté du Père Miséricordieux.

L’expérience auprès de ces enfants montre combien il est possible d’apprendre de nouveau à vivre dans la joie avec peu en se contentant du strict minimum vital. La proximité avec ces petits témoigne en réalité qu’il en faut peu pour être heureux autrement dit, seul, l’amour suffit pour donner sens à leur vie. La fragilité des tout petits nous renvoie quelques fois à notre propre fragilité. Personnellement, j’ai compris que toutes les occasions de fragilités sont une opportunité de croissance à la fois humaine et spirituelle si l’on consent à faire une relecture sincère à la lumière de l’Evangile. Quand un enfant fait une chute et qu’il parvient à se relever de lui-même dans les pleurs ou soutenu par un adulte, il ne s’arrête pas là comme s’il renonçait à la vie ; au contraire, il  poursuit  son élan en confiance. Chacune de nous peut se retrouver dans ce que chaque enfant affiche comme comportement dans ses chutes et relèvements. Il nous faut consentir avec nos limites humaines afin de nous laisser édifier par la simplicité des enfants pour un témoignage de vie évangélique plus vraie, plus authentique.

Enfin, j’ai fait l’expérience de la providence divine dans cette mission en ce sens que Dieu nous comble de façon inattendue et de multiples manières par :

  • Le sourire généreux de l’enfant comme pour dire que l’essentiel c’est d’accueillir le don précieux de la vie avec joie et émerveillement.
  • L’engagement du personnel à servir avec amour et abnégation les enfants qui nous sont confiés.
  • Le soutien généreux des personnes de bonne volonté qui nous apportent leurs modestes et précieuses contributions.

Autant de motifs pour rester dans l’action de grâce à Dieu qui sait nous combler au-delà de toute attente. Que son nom soit béni éternellement.

Sœur Esther Somé, Lomé

« Depuis mars 2022, la fraternité accueille en son sein, une famille de réfugiés ukrainiens.
Face au déracinement imposé par la guerre, nous tâchons d’accueillir humblement ceux qui ont fui leur pays sous les bombes et la mort. »

À Taluyers, nous accueillons Halyna, sa fille Oksana (mère-célibataire) et le fils de cette dernière, Pavlo, 17 ans. Ce sont ainsi 3 générations qui vivent sous le même toit. Nous mesurons leur inquiétude pour ceux restés au pays. Qui plus est, L’épreuve de l’exil est plus difficile à l’heure de l’information en temps réel. 

Par exemple, le frère d’Oksana, ingénieur de formation, a choisi de rester au pays avec sa famille et ses deux garçons de 9 et 11 ans. Ils ont déménagé vers une région où la guerre est moins active.

Quant à Halyna, elle reste en contact avec sa sœur vivant à la frontière russe grâce au site « Live Izium ». Izium ». Cette dernière voit, entend, jour et nuit, les bombes et les missiles passer au-dessus de sa maison. Cependant, elle tient à demeurer au côté de sa belle-mère, très âgée. Aucune d’entre elles ne souhaitent quitter leur maison, leur pays.

Malgré la fermeture des lycées frontaliers aux régions séparatistes, Pavlo poursuit ses cours, en ligne, comme tous les jeunes ukrainiens. Professeur d’histoire et de droit, Oksana continue d’enseigner à distance : « Peu importe le contexte, chaque élève, chaque enfant a le droit d’apprendre et de s’instruire ».

Au fil du temps, la famille a souhaité reprendre un peu d’indépendance. Afin de gagner un peu d’argent, Halyna travaille à la cantine scolaire du village et Oksana fait la plonge dans deux restaurants. Toute la communauté est admirative du courage et de la résilience de cette famille. À leur arrivée, nous prenions les repas de midi ensemble. Désormais, les femmes mangent sur leur lieu de travail et Pavlo se débrouille. Notre accueil passe par le respect de chacun, de ses choix.

D’ailleurs, Pavlo a choisi de ne pas apprendre le français. Apprendre notre langue, ne serait-ce pas déjà renoncer à un retour sur la terre natale ?

Nous nous réunissons le weekend pour partager des repas communs. Parfois, le samedi ou le dimanche, c’est Halyna qui fait la cuisine. Tous trois nous sont reconnaissants, touchés d’avoir trouvé une nouvelle famille.

De religion orthodoxe, mais non pratiquante, Halyna aime participer à l’Eucharistie et retrouve des rudiments appris par sa grand-mère à l’époque soviétique.

Pour tant de gratitude, pour le temps donné, les joies partagés, nous rendons grâce au Seigneur.

Sœur Simone Berbach  pour la fraternité de Taluyers

L’hospitalité est source de joie et de grâce. Face à l’exclusion, à l’individualisme, à l’isolement, nous cherchons à créer et tisser des liens dans les lieux de fracture, de souffrance, de solitude, mais aussi dans les lieux de vie, de fête et de solidarité.

Notre choix de vie nous appelle à être en chemin avec d’autres, à vivre certaines formes d’itinérance et à nous risquer aux marges de la société. 

Certaines fraternités ont une mission spécifique d’accueil. À Assise (Italie), Reinacker (Alsace), Niamtougou (Togo) et Tazert (Maroc), les fraternités accueillent des groupes comme des personnes seules à l’hôtellerie. Au Puy-en-Velay et Limoges, les pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle peuvent faire halte pour la nuit. À Toulouse, la fraternité accueille des familles de malades hospitalisés à la clinique Pasteur tandis qu’à Fontenay-sous-bois, des étudiantes sont logées pour l’année universitaire. À Rodez, le home reçoit pour un temps limité des personnes âgées ne pouvant rester seules chez elles, pour permettre à leur famille de se reposer.

Dans nos sociétés de plus en plus interculturelles et interreligieuses, nous voulons travailler à la rencontre et au dialogue dans « l’esprit d’Assise ». Nous voulons être en quête de Dieu avec d’autres. 

À la croisée des chemins et des cultures, nous voulons susciter ou rejoindre des lieux de rencontres où puissent s’exprimer les valeurs, les attentes, les joies et les épreuves de ceux avec lesquels nous cheminons.

« Notre mission à l’Institut “Le Nid Familial” se vit dans la simplicité, l’écoute, le respect des différences religieuses et culturelles. Je suis touchée par les rencontres, le dialogue, la proximité, l’amitié qui nous lient aux Marocains.»

À l’automne 1219, en pleine croisade où musulmans et chrétiens se font la guerre,  François d’Assise, sous inspiration divine et après avoir prié part à la rencontre du Sultan Malik El Kamil à Damiette, en Egypte.

Son objectif est de rencontrer le sultan, espérant le convertir à la foi chrétienne. François risque sa vie pour l’annonce de l’Évangile, il veut être martyr. Cette rencontre transforme sa vie. Il découvre dans le sultan un frère à aimer, à respecter dans son altérité. Au-delà des cultures et des religions, l’accueil, l’écoute, l’hospitalité du sultan, dans le dialogue, cette rencontre devient un lien d’amitié. François découvre que chacun chemine à la recherche de Dieu.

Dans cette rencontre historique, François ouvre la porte au dialogue interreligieux et interculturel et il donne à la spiritualité et au charisme franciscain un nouveau souffle. François écrit dans sa Règle : « Ceux qui vont chez les Sarrasins… » (1Règle 16)

 

Aujourd’hui notre présence franciscaine au milieu de nos frères et sœurs musulmans à Mohammedia se veut signe du Royaume à venir : par le témoignage de notre vie fraternelle, vivant ensemble de différentes cultures, par l’amour manifesté dans la différence et la communion fraternelle dans le respect et l’altérité. C’est l’amour du Christ qui nous unit en sœurs.

Notre mission à l’Institut “Le Nid Familial” se vit dans la simplicité, l’écoute, le respect des différences religieuses et culturelles. Je suis touchée par les rencontres, le dialogue, la proximité, l’amitié qui nous lient aux Marocains.

La mission des sœurs, le travail avec les femmes qui viennent pour l’apprentissage du français ou l’alphabétisation créent des liens. Ce vivre ensemble est source d’épanouissement, de joie. Le centre de formation féminine de couture et broderie permet aux femmes d’avoir une autonomie, de réaliser par elles mêmes de beaux ouvrages.

Notre mission au Maroc témoigne du vivre ensemble dans l’harmonie et la paix. Nous avançons ensemble dans le respect de nos différences religieuses en reconnaissant les valeurs et richesses de chaque culture et religion.

Sœur Emilia Alonso, Mohammedia

« Maintenant je suis bien plus attentive à ces paroles échangées “en l’air”, par habitude, ces “bonjour” qui n’engagent pas plus que cela celui qui le dit ou le reçoit. Dans le “bonjour” échangé, j’entends ce souhait “que ta journée soit bonne, qu’elle soit belle, sous le regard de Dieu”. Souvent, je termine mes messages en souhaitant “Paix et Joie”, pas seulement comme une formule de politesse, mais en le souhaitant vraiment, parole de bénédiction pour celui à qui je m’adresse. »

« Paix et Joie » Au Maroc, à longueur de journée, nous nous saluons en disant « Salam aleikum », « que la paix soit avec toi ». Cette salutation m’a beaucoup questionnée. Est-ce que je la dis seulement par habitude, ou bien est-ce que je pense et souhaite vraiment ce que je dis ? Est-ce que je souhaite la paix à cet inconnu que je croise dans la rue ? Ai-je pour lui, pour elle, une vraie parole de bénédiction, ou seulement une parole échangée par routine ? Dans toute conversation, tout échange, les Marocains insèrent des formules de bénédiction. Là encore, je les disais par habitude, sans y faire attention. Jusqu’au jour où j’ai compris qu’elles étaient effectivement porteuses de cette bénédiction de Dieu, que j’en sois consciente ou non. J’ai alors décidé d’y être attentive, et de souhaiter vraiment ce que je disais, que ce soit au Maroc, ou en France. Maintenant je suis bien plus attentive à ces paroles échangées « en l’air », par habitude, ces « bonjour » qui n’engagent pas plus que cela celui qui le dit ou le reçoit. Dans le « bonjour » échangé, j’entends ce souhait « que ta journée soit bonne, qu’elle soit belle, sous le regard de Dieu ». Souvent, je termine mes messages en souhaitant « Paix et Joie », pas seulement comme une formule de politesse, mais en le souhaitant vraiment, parole de bénédiction pour celui à qui je m’adresse. Il m’a été aussi donné de découvrir la force de la bénédiction donnée et reçue. Être bénie, recevoir une bénédiction, d’où qu’elle vienne, est une grande grâce ; elle est une force donnée pour continuer la route ou pour la reprendre. Elle me rappelle que la vie m’est donnée, qu’elle doit être reçue comme un don que Dieu me fait et que je lui offre en retour.

Sœur Pascale Bonef, Montpellier

Nous reconnaissons que la violence, le péché, traversent nos relations, que la paix est toujours à construire. Nous accueillons la paix en nous comme un don de Dieu. Cela nous appelle à devenir des témoins pacifiés qui portent une parole de bénédiction, souhaitant « Paix et Bien » pour toute créature. 

En mission avec d’autres

Beaucoup de personnes sont associées à la mission de la congrégation.

  • Des bénévoles apportent régulièrement leur aide dans les différentes fraternités selon leurs compétences ou leur désir.

 

  • Les laïcs associés sont intéressés par notre vie et notre spiritualité. Certains adhèrent à une charte spécifique qui nous engage réciproquement par des liens particuliers. D’autres personnes, couples, familles, qui aiment l’esprit de saint François tel que la congrégation le propose et le vit sont très proches de nous, sans pour cela avoir le besoin de s’affilier par une charte.

 

  • Une foule d’amis, de proches, d’administrateurs, de partenaires est également reliée par les nouvelles de la Congrégation au moyen de la revue Pax et Bonum, en même temps que par des propositions de formation, de pèlerinages et d’activités franciscaines.

« Nous étions des gens simples, et nous nous mettions à la disposition de tout le monde. »

Testament de François d’Assise, 19

Bénévolat international et volontariat

En partenariat avec la DCC, nous proposons à des jeunes de nous rejoindre dans la mission pour un stage de plusieurs mois, ou en s’engageant à donner 6 à 12 mois comme volontaire.

Nous avons besoin de votre aide, et nous serons avec vous dans le service pour :

  • Favoriser l’accès à la santé
  • Développer l’éducation et la formation professionnelle
  • Proposer des animations pour des enfants, des personnes âgées, des jeunes en insertion
  • Entretenir jardins et bâtiments par de petits travaux
  • Soutenir des parrainages internationaux par l’organisation d’évènements et le secrétariat

 

Contact  Sœur Hélène   benevolat.volontariat@ssfa.fr

Partenariat avec