Nous sommes envoyées

Les fondements de notre mission

« Le Seigneur me montra que je devais vivre selon le saint Évangile. »

Testament de François d’Assise, 14

La mission à la croisée des chemins et des cultures

« La vue des lépreux m’était insupportable, mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux, et je les soignais de tout cœur. »

Testament de François d’Assise, 1

« Dès 14h30, nous nous sommes présentées au personnel de service pour vérifier nos tenues : masques, charlottes, désinfection des mains etc…, avec la consigne de ne pas stationner dans les chambres et de bien garder les distances. Nous voilà parties, frappant à chaque porte avec un petit mot de présentation… C’est la surprise, l’étonnement, la joie des retrouvailles… de l’émotion, de l’émerveillement… »

Une fête des mères pas tout à fait comme les autres années, à cause des contraintes sanitaires à l’EHPAD Notre Dame des Pins, près d’Alès (dans le Gard)

Les membres de l’association « Les amis de Notre Dame des Pins » (bénévoles) voulaient pourtant maintenir la tradition. Monsieur le Directeur avait répondu « Oui, c’est possible, une plante, c’est bon, mais faites bien livrer 48 heures avant ». Nous nous posions la question : « Comment cela va-t-il se faire pour la distribution… toute entrée dans l’établissement, toute visite suspendues depuis plusieurs mois ? » Il y avait un petit espoir, la deuxième injection de vaccin ayant été reçue 3 jours auparavant ! Et la question, tout à fait inattendue est posée à Sœur Marie-Claire par Monsieur le directeur : « Est-ce que vous seriez d’accord pour venir toutes les trois offrir le cadeau aux résidents ? » Belle proposition, nous serions ainsi les déléguées des amis bénévoles, ce qui avait été déjà vécu ainsi pour le Noël 2020. Maintenant, cela nous appartenait ; nous choisissons le dimanche après-midi pour faire la visite surprise, le jour même de la fête. Nous avions minutieusement disposé les magnifiques Kalanchoé de toutes couleurs, joliment emballés et accompagnés d’une lettre de la part des bénévoles, répartis sur des chariots pour chaque service : le nombre y était, tout le monde était compté, c’est l’habitude de ne pas faire de différences : grand-mères, grands-pères, célibataires….

Dès 14h30, nous nous sommes présentées au personnel de service pour vérifier nos tenues : masques, charlottes, désinfection des mains etc…, avec la consigne de ne pas stationner dans les chambres et de bien garder les distances. Nous voilà parties, frappant à chaque porte avec un petit mot de présentation… C’est la surprise, l’étonnement, la joie des retrouvailles… de l’émotion, de l’émerveillement…

Partout, nous rencontrons des regards lumineux, avec des éclats de joie devant la beauté des fleurs, la délicatesse du geste. Nous avons même perçu quelquefois une larme au coin de l’œil. A son habitude, Marie-Lou a éclaté de rire de bonheur, nous disant qu’elle n’avait pas d’enfant, mais que, pour elle, ses neveux étaient tellement gentils, elle les aime comme ses enfants.

Nous gardons dans nos cœurs la joie des rencontres, pour beaucoup le réconfort d’une visite tant désirée, même si elle était brève. Ce ne fut que du bonheur pour les résidents, comme pour nous.

Sr Marie-Claire Fontanier et la fraternité de Saint-Privat des Vieux

À la suite de François qui s’est laissé toucher et transformer dans la rencontre du lépreux, nous sommes appelées à reconnaître, à honorer, à respecter la dignité de tout homme, surtout lorsqu’il n’a plus figure humaine, qu’il soit opprimé ou oppresseur.

Nous sommes invitées à la conversion du regard qui découvre un frère dans le visage défiguré, qui fait peur.

La place faite au plus petit, au plus fragile est pour nous un critère de discernement évangélique.

« La fragilité des tout petits nous renvoie quelques fois à notre propre fragilité. Personnellement, j’ai compris que toutes les occasions de fragilités sont une opportunité de croissance à la fois humaine et spirituelle si l’on consent à faire une relecture sincère à la lumière de l’Évangile. »

Ma petite expérience vécue dans cette mission auprès des enfants de la Pouponnière confirme effectivement que : « La place faite au plus petit, au plus fragile est pour nous un critère de discernement évangélique.». C’est ce que nous rappelle le Christ lui-même en disant que : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Mt 25,40)

En effet, les caractéristiques des enfants admis à la Pouponnière illustrent bien l’identité du Christ à travers chaque situation justifiant leur état de vulnérabilité. Sur le visage de ces enfants innocents, s’exprime la gratuité du don sinon le sens profond de l’abandon dans la confiance. Le Christ s’est abandonné en prenant chair dans le sein de la Vierge Marie mais aussi en livrant sa vie sur la croix. Il a renoncé à son privilège divin pour partager notre humanité. De même, ces enfants, privés de protection parentale se voient livrés dans cette même attitude d’abandon confiant à toute personne de bonne volonté sensible à leur cause. Tout comme l’enfant qui sait s’abandonner, laissons nous aussi guider par l’Esprit Saint dans l’abandon confiant de notre être à la volonté du Père Miséricordieux.

L’expérience auprès de ces enfants montre combien il est possible d’apprendre de nouveau à vivre dans la joie avec peu en se contentant du strict minimum vital. La proximité avec ces petits témoigne en réalité qu’il en faut peu pour être heureux autrement dit, seul, l’amour suffit pour donner sens à leur vie. La fragilité des tout petits nous renvoie quelques fois à notre propre fragilité. Personnellement, j’ai compris que toutes les occasions de fragilités sont une opportunité de croissance à la fois humaine et spirituelle si l’on consent à faire une relecture sincère à la lumière de l’Evangile. Quand un enfant fait une chute et qu’il parvient à se relever de lui-même dans les pleurs ou soutenu par un adulte, il ne s’arrête pas là comme s’il renonçait à la vie ; au contraire, il  poursuit  son élan en confiance. Chacune de nous peut se retrouver dans ce que chaque enfant affiche comme comportement dans ses chutes et relèvements. Il nous faut consentir avec nos limites humaines afin de nous laisser édifier par la simplicité des enfants pour un témoignage de vie évangélique plus vraie, plus authentique.

Enfin, j’ai fait l’expérience de la providence divine dans cette mission en ce sens que Dieu nous comble de façon inattendue et de multiples manières par :

  • Le sourire généreux de l’enfant comme pour dire que l’essentiel c’est d’accueillir le don précieux de la vie avec joie et émerveillement.
  • L’engagement du personnel à servir avec amour et abnégation les enfants qui nous sont confiés.
  • Le soutien généreux des personnes de bonne volonté qui nous apportent leurs modestes et précieuses contributions.

Autant de motifs pour rester dans l’action de grâce à Dieu qui sait nous combler au-delà de toute attente. Que son nom soit béni éternellement.

Sœur Esther Somé, Lomé

« Être là, près de celui dont on ne sait pas la plupart du temps pourquoi il est là, pourquoi il a dérapé, tenter de dire d’une manière ou d’une autre, parfois en peu de paroles ou en silence que “nul n’est trop loin pour Dieu” que la complexité des parcours ne lui fait pas peur et qu’il ne laisse personne de côté. Être là sans jugement. En pécheurs pardonnés. »

Un lieu d’exclusion : la maison d’arrêt première étape de l’incarcération

 

Au fil du temps j’ai découvert, à partir de la rencontre d’un petit nombre de détenus, des aspects de cet univers carcéral où s’entassent 700 hommes, et beaucoup plus en période de surpopulation, et de toutes nationalités.

 Il faut d’abord franchir des portes, des grilles, arpenter des couloirs, respirer un air confiné… pour rencontrer ceux qui sont écartés de la société dans l’attente d’un jugement dont nul ne sait quel sera le délai pour l’instruction du dossier, ni quelle en sera l’issue. J’ai conscience d’avoir rencontré ceux qui ont eu le plus de chance pour être écoutés, pour trouver de l’aide au quotidien là où l’on est laissé à soi-même, où l’on sombre souvent dans la dépression, le découragement parfois sans visite de familles ou d’amis pour certains. Maison fermée mais « porte ouverte » pour tous les démons des lieux clos.

Sans être agrée pour les visites en cellules j’ai eu l’occasion de rejoindre les 50, 60 détenus participants aux 2 messes, car 2 groupes,  (ils sont 80-90 pour Noël, Pâques), communiquer en apprenant des chants même dans un temps limité. Contrairement à ce que je pensais, on peut retrouver le goût du chant en prison. Et l’on arrive à des contacts personnels, malgré parfois la barrière de la langue, à faire connaissance d’une fois sur l’autre, ce peut être sur une durée de quelques mois et jusqu’à 2, 3, 4 ans. Mais ceux qui font la demande de rencontrer un aumônier, (nous sommes tous appelés aumônier) de venir à la messe forment une véritable communauté où l’on aime se retrouver, échanger, choisir des revues ou des livres sur la table de presse où se trouve également la Parole de Dieu du dimanche traduite en une dizaine de langues. Le geste de paix prend toujours du temps, il est élan de fraternité, chacun se déplaçant pour serrer la main ou faire une accolade à tous ceux qui sont là réunis. On expérimente à ce moment que l’on forme un « corps » où chacun a sa place, est important pour l’autre, est son frère. Un beau témoignage d’évangélisation pour le regard extérieur.

J’aime participer au « groupe de parole » du vendredi pour un partage de la Parole de Dieu du dimanche ou sur un autre sujet et pour préparer la prière universelle. Certains y viennent régulièrement, découvrant pour la première fois ou redécouvrant l’évangile de la miséricorde, de la bonne nouvelle du Christ qui nous rejoint ;  écouter une parole vraie qui relève. Il est certain que nous sommes témoins de beaux chemins qui s’ouvrent : « je repartirai différent d’ici».

L’équipe d’aumônerie par sa présence régulière : culte, visites de l’un ou l’autre membre a une grande place dans la vie des prisonniers quel qu’ils soient. Être là, près de celui dont on ne sait pas la plupart du temps pourquoi il est là, pourquoi il a dérapé, tenter de dire d’une manière ou d’une autre, parfois en peu de paroles ou en silence que « nul n’est trop loin pour Dieu » que la complexité des parcours ne lui fait pas peur et qu’il ne laisse personne de côté. Être là sans jugement. En pécheurs pardonnés.

Sœur Marie-France Gautier, Montpellier

L’hospitalité est source de joie et de grâce. Face à l’exclusion, à l’individualisme, à l’isolement, nous cherchons à créer et tisser des liens dans les lieux de fracture, de souffrance, de solitude, mais aussi dans les lieux de vie, de fête et de solidarité.

Notre choix de vie nous appelle à être en chemin avec d’autres, à vivre certaines formes d’itinérance et à nous risquer aux marges de la société. 

Certaines fraternités ont une mission spécifique d’accueil. À Assise (Italie), Reinacker (Alsace), Niamtougou (Togo) et Tazert (Maroc), les fraternités accueillent des groupes comme des personnes seules à l’hôtellerie. Au Puy-en-Velay et Limoges, les pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle peuvent faire halte pour la nuit. À Toulouse, la fraternité accueille des familles de malades hospitalisés à la clinique Pasteur tandis qu’à Fontenay-sous-bois, des étudiantes sont logées pour l’année universitaire. À Rodez, le home reçoit pour un temps limité des personnes âgées ne pouvant rester seules chez elles, pour permettre à leur famille de se reposer.

Dans nos sociétés de plus en plus interculturelles et interreligieuses, nous voulons travailler à la rencontre et au dialogue dans « l’esprit d’Assise ». Nous voulons être en quête de Dieu avec d’autres. 

À la croisée des chemins et des cultures, nous voulons susciter ou rejoindre des lieux de rencontres où puissent s’exprimer les valeurs, les attentes, les joies et les épreuves de ceux avec lesquels nous cheminons.

« Notre mission à l’Institut “Le Nid Familial” se vit dans la simplicité, l’écoute, le respect des différences religieuses et culturelles. Je suis touchée par les rencontres, le dialogue, la proximité, l’amitié qui nous lient aux Marocains.»

À l’automne 1219, en pleine croisade où musulmans et chrétiens se font la guerre,  François d’Assise, sous inspiration divine et après avoir prié part à la rencontre du Sultan Malik El Kamil à Damiette, en Egypte.

Son objectif est de rencontrer le sultan, espérant le convertir à la foi chrétienne. François risque sa vie pour l’annonce de l’Évangile, il veut être martyr. Cette rencontre transforme sa vie. Il découvre dans le sultan un frère à aimer, à respecter dans son altérité. Au-delà des cultures et des religions, l’accueil, l’écoute, l’hospitalité du sultan, dans le dialogue, cette rencontre devient un lien d’amitié. François découvre que chacun chemine à la recherche de Dieu.

Dans cette rencontre historique, François ouvre la porte au dialogue interreligieux et interculturel et il donne à la spiritualité et au charisme franciscain un nouveau souffle. François écrit dans sa Règle : « Ceux qui vont chez les Sarrasins… » (1Règle 16)

 

Aujourd’hui notre présence franciscaine au milieu de nos frères et sœurs musulmans à Mohammedia se veut signe du Royaume à venir : par le témoignage de notre vie fraternelle, vivant ensemble de différentes cultures, par l’amour manifesté dans la différence et la communion fraternelle dans le respect et l’altérité. C’est l’amour du Christ qui nous unit en sœurs.

Notre mission à l’Institut “Le Nid Familial” se vit dans la simplicité, l’écoute, le respect des différences religieuses et culturelles. Je suis touchée par les rencontres, le dialogue, la proximité, l’amitié qui nous lient aux Marocains.

La mission des sœurs, le travail avec les femmes qui viennent pour l’apprentissage du français ou l’alphabétisation créent des liens. Ce vivre ensemble est source d’épanouissement, de joie. Le centre de formation féminine de couture et broderie permet aux femmes d’avoir une autonomie, de réaliser par elles mêmes de beaux ouvrages.

Notre mission au Maroc témoigne du vivre ensemble dans l’harmonie et la paix. Nous avançons ensemble dans le respect de nos différences religieuses en reconnaissant les valeurs et richesses de chaque culture et religion.

Sœur Emilia Alonso, Mohammedia

« Maintenant je suis bien plus attentive à ces paroles échangées “en l’air”, par habitude, ces “bonjour” qui n’engagent pas plus que cela celui qui le dit ou le reçoit. Dans le “bonjour” échangé, j’entends ce souhait “que ta journée soit bonne, qu’elle soit belle, sous le regard de Dieu”. Souvent, je termine mes messages en souhaitant “Paix et Joie”, pas seulement comme une formule de politesse, mais en le souhaitant vraiment, parole de bénédiction pour celui à qui je m’adresse. »

« Paix et Joie »

Au Maroc, à longueur de journée, nous nous saluons en disant « Salam aleikum », « que la paix soit avec toi ». Cette salutation m’a beaucoup questionnée. Est-ce que je la dis seulement par habitude, ou bien est-ce que je pense et souhaite vraiment ce que je dis ? Est-ce que je souhaite la paix à cet inconnu que je croise dans la rue ? Ai-je pour lui, pour elle, une vraie parole de bénédiction, ou seulement une parole échangée par routine ?

Dans toute conversation, tout échange, les Marocains insèrent des formules de bénédiction. Là encore, je les disais par habitude, sans y faire attention. Jusqu’au jour où j’ai compris qu’elles étaient effectivement porteuses de cette bénédiction de Dieu, que j’en sois consciente ou non. J’ai alors décidé d’y être attentive, et de souhaiter vraiment ce que je disais, que ce soit au Maroc, ou en France.

Maintenant je suis bien plus attentive à ces paroles échangées « en l’air », par habitude, ces « bonjour » qui n’engagent pas plus que cela celui qui le dit ou le reçoit. Dans le « bonjour » échangé, j’entends ce souhait « que ta journée soit bonne, qu’elle soit belle, sous le regard de Dieu ». Souvent, je termine mes messages en souhaitant « Paix et Joie », pas seulement comme une formule de politesse, mais en le souhaitant vraiment, parole de bénédiction pour celui à qui je m’adresse.

Il m’a été aussi donné de découvrir la force de la bénédiction donnée et reçue. Être bénie, recevoir une bénédiction, d’où qu’elle vienne, est une grande grâce ; elle est une force donnée pour continuer la route ou pour la reprendre. Elle me rappelle que la vie m’est donnée, qu’elle doit être reçue comme un don que Dieu me fait et que je lui offre en retour.

Sœur Pascale Bonef, Montpellier

Nous reconnaissons que la violence, le péché, traversent nos relations, que la paix est toujours à construire. Nous accueillons la paix en nous comme un don de Dieu. Cela nous appelle à devenir des témoins pacifiés qui portent une parole de bénédiction, souhaitant « Paix et Bien » pour toute créature. 

En mission avec d’autres

Beaucoup de personnes sont associées à la mission de la congrégation.

  • Des bénévoles apportent régulièrement leur aide dans les différentes fraternités selon leurs compétences ou leur désir.

 

  • Les laïcs associés sont intéressés par notre vie et notre spiritualité. Certains adhèrent à une charte spécifique qui nous engage réciproquement par des liens particuliers. D’autres personnes, couples, familles, qui aiment l’esprit de saint François tel que la congrégation le propose et le vit sont très proches de nous, sans pour cela avoir le besoin de s’affilier par une charte.

 

  • Une foule d’amis, de proches, d’administrateurs, de partenaires est également reliée par les nouvelles de la Congrégation au moyen de la revue Pax et Bonum, en même temps que par des propositions de formation, de pèlerinages et d’activités franciscaines.

« Nous étions des gens simples, et nous nous mettions à la disposition de tout le monde. »

Testament de François d’Assise, 19

Bénévolat international et volontariat

En partenariat avec la DCC, nous proposons à des jeunes de nous rejoindre dans la mission pour un stage de plusieurs mois, ou en s’engageant à donner 6 à 12 mois comme volontaire.

Nous avons besoin de votre aide, et nous serons avec vous dans le service pour :

  • Favoriser l’accès à la santé
  • Développer l’éducation et la formation professionnelle
  • Proposer des animations pour des enfants, des personnes âgées, des jeunes en insertion
  • Entretenir jardins et bâtiments par de petits travaux
  • Soutenir des parrainages internationaux par l’organisation d’évènements et le secrétariat

 

Contact  Sœur Hélène   benevolat.volontariat@ssfa.fr

Partenariat avec