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Rencontres méditerranéennes 2025

Depuis 2023 et la venue du pape François à Marseille, les rencontres méditerranéennes stimulent dans cette ville multiculturelle une réflexion sur la Paix dans la région. Cette année, la question de l’identité méditerranéenne m’a été renvoyée.

Le 25 octobre, le Bel Espoir a accosté à Marseille, mettant fin à un périple de 8 mois à travers la Méditerranée qui a permis à plus de 200 jeunes issus de toutes les rives de cette mer de vivre ensemble, de réfléchir à la Paix dans cet espace clos si particulier qu’est la Méditerranée. Cette journée a été animée par un festival pour la Paix en Méditerranée. Lors d’une table ronde, la question a été posée : « Qu’est-ce qui fait de toi un (e) Méditerranéen (ne) ? ». Rima, jeune Tunisienne qui a participé à une étape du Bel Espoir a alors répondu : « Je l’ai découvert sur le bateau. » Pour ma part, répondre à cette question m’a semblé difficile aussi. Suis-je Méditerranéenne ? Qu’est-ce qu’être Méditerranéen ? Et plus profondément, existe-il une identité méditerranéenne ? Répondre à cette question me semblerrelever de spécialistes. Pourtant, c’est à nous qu’elle a été posée, croyants de différentes religions, membres de la société civile, investis chacun à sa manière pour la Paix en Méditerranée.

La réponse m’a été soufflée profondément le lendemain, lors de l’eucharistie de clôture de Med 25, à la cathédrale de la Major. La célébration était belle, priante, profonde. Les lectures, la prière universelle ont été proclamées en plusieurs langues, permettant de faire place à la diversité de l’assemblée. La prière du Notre Père a été chantée en arabe. Ma voisine, une jeune femme, a chanté en arabe, moi aussi. Elle était émue. Nous nous sommes donné la main, elle l’a tenue fermement et des larmes lui coulaient. Moment de communion intense dans cette langue si peu habituelle dans les églises de France, sous la garde bienveillante d’une nuée d’anges. A ce moment-là, je me suis sentie chrétienne de la Méditerranée et j’ai su ce que cela signifie. Prier en arabe nous a unies, elle, l’étudiante libanaise à Marseille se languissant de son pays qui souffre de la violence depuis si longtemps, et moi, la religieuse franciscaine marocaine de cœur pour y avoir habité plusieurs années et désormais revenue en France. Prier dans cette langue méditerranéenne s’il en est nous unit, nous fait sœurs de même langue pour nous adresser à notre Père : « Abbana… »

La cathédrale de la Major s’était faite belle pour clôturer Med25 : une exposition de Marcoville, « Lumières Célestes », venait d’y être installée. Un jardin d’Eden nous accueillait, 30 000 poissons avaient pris place dans le chœur, représentant la multitude des nations et une nuée d’anges en verre translucide couvrait la nef. Comme une multitude d’anges gardiens, les angelots veillaient sur nous, chrétiens de Marseille et du pourtour méditerranéen pour nous envoyer, semeurs d’espérance dans le monde méditerranéen.

Article rédigé par sœur Pascale Bonef

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